MENACé DE MORT POUR AVOIR INSULTé LES éTUDIANTS PRO-PALESTINIENS MOBILISéS, ÉLIE SEMOUN PORTE PLAINTE

Depuis l’annonce par Israël de son attaque imminente sur Rafah, située à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza, la mobilisation des étudiants pro-palestiniens contre la guerre a passé un nouveau cap avec le blocage des universités et des écoles. Ces protestations, qui ont débuté aux États-Unis avant de migrer en France, ont touché la plupart des Instituts d’études politiques du pays, comme ceux de Strasbourg, Rennes ou Menton le jeudi 2 mai. À Paris, l’école de la rue Saint-Guillaume était occupée le 26 avril.

Trois jours plus tard, Élie Semoun réagissait sur Instagram à un montage photo d’étudiants mobilisés à Sciences Po Paris. Au-dessus de cette image, dans un texte vindicatif, l’humoriste dénonçait le rassemblement en faveur de la Palestine : «Bande de crétins incultes qui font la promotion du Hamas qui refuse le cessez-le-feu, qui volent l’argent destiné aux Palestiniens, qui les tient en otage, etc., etc. Quand ils seront en France, on les enverra les recevoir.»

Dans un entretien accordé au Parisien , le dimanche 5 mai, Élie Semoun s’explique sur cette prise de parole. «J'ai traité les étudiants de Sciences Po de crétins incultes […]. Je n'aurais peut-être pas dû. Ce n'étaient sans doute pas les bons mots. Mais je suis tellement en colère et impuissant face à cette vague antisémite, devant toute cette ignorance», avance-t-il. Le fondateur du programme humoristique Les Petites Annonces estime avoir été la cible d’«une déferlante de haine et d’insultes», à laquelle se sont ajoutées des menaces de mort qui l’ont motivé à porter plainte auprès d’un commissariat.

Lucide, le comédien affirme ne pas avoir «peur». Il admet cependant rester «hypervigilant» et se sent «beaucoup trop happé par les réseaux sociaux depuis le 7 octobre». Depuis l’assaut du Hamas contre l’État hébreu, où 600 soldats israéliens ont perdu la vie d’après Tsahal, Élie Semoun affirme «que les temps vont être durs pour les juifs. L’antisémitisme revient, et le pire c’est que c’est le pogrom du 7 octobre qui a ouvert les vannes, au moment où l’on pouvait s’attendre à ce que le monde serre les rangs autour des juifs, partage notre douleur. Je m’attendais à une vague d’empathie durable, et puis non...»

Sciences Po Paris était à nouveau occupée par des étudiants dans la nuit du 2 au 3 mai. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour faire sortir les jeunes de l’enceinte. Aux États-Unis, la mobilisation dans les universités ne semble pas faiblir : une quarantaine de campus font l’objet de manifestations.

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