L’INFLUENCEUR D’EXTRêME DROITE PAPACITO CONDAMNé POUR INJURES PUBLIQUES HOMOPHOBES ET INCITATION à LA VIOLENCE

JUSTICE - Volontiers rigolard sur ses canaux de diffusion, le youtubeur d’extrême Papacito va devoir passer à la caisse. Ugo Gil Jimenez (de son vrai nom) a été condamné ce vendredi 26 avril par le Tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire l’opposant au maire du village de Montjoi (Tarn-et-Garonne), Christian Eurgal, rapportent France 3, Mediapart et Libération. Le vidéaste a été reconnu coupable d’injures publiques homophobes et de provocation à la haine. Il devra en conséquence s’acquitter d’une amende de 5 000 euros.

« Le tribunal correctionnel de Paris n’a pas suivi le parquet, qui réclamait six mois de prison avec sursis », a commenté dans la foulée l’écrivain préféré de la fachosphère, Laurent Obertone, intime du youtubeur.

Cette affaire a commencé à l’automne 2022, quand Ugo Gil Jimenez a pris fait et cause, dans une première vidéo, pour un éleveur porcin du secteur, Pierre Guillaume Mercadal, par ailleurs ex-candidat aux municipales à Montjoi.

Un chemin à l’origine de l’affaire

Cela faisait alors trois ans que cet agriculteur, qui sera ensuite condamné à l’automne 2023 pour avoir séquestré le maire Christian Eurgal, s’estimait lésé concernant l’usage d’un chemin communal. Malgré ses démarches, il n’a jamais obtenu gain de cause. Ce différend impliquait un ressortissant britannique installé dans la commune, lequel a d’ailleurs vu sa maison vandalisée en lien avec cette affaire.

C’est alors que Papacito est intervenu, via cette fameuse première vidéo mise en ligne en novembre 2022. Supprimée depuis par YouTube, celle-ci était toujours disponible en juin dernier sur la plateforme Odyssey, où les professionnels de la haine en ligne et les producteurs de contenus conspirationnistes trouvent refuge. Le youtubeur y accusait, à grand renfort d’expressions injurieuses, homophobes et menaçantes, le maire d’avoir été corrompu par le ressortissant britannique dans le but de confisquer le chemin à l’éleveur.

Après ce premier fait d’armes (qui avait déjà valu des ennuis au maire), Papacito a produit une seconde vidéo, publiée en mai 2023. Christian Eurgal y était cette fois dépeint en « fouine » et, malgré son ton humoristique, le film flirtait souvent avec l’appel à la violence. Le tout avec des propos orduriers aux relents homophobes et une scène de viol. L’édile avait par ailleurs été placé sous protection policière, après avoir reçu des menaces.

Depuis, l’histoire a pris un tournant encore plus compliqué pour l’éleveur, qui a vu son cheptel décimé par une maladie rare. Ce qui a provoqué une nouvelle mobilisation de Papacito, qui a lancé une cagnotte et récolté plus de 500 000 euros, sur fond d’insinuations complotistes quant à l’origine de l’infection du troupeau.

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