LA JUSTICE AUTORISE UNE MANIFESTATION PRéVUE CE DIMANCHE à PARIS CONTRE LE RACISME ET L’ISLAMOPHOBIE

Le tribunal administratif a suspendu ce vendredi soir 19 mars l’interdiction, prise par la préfecture de police de Paris, d’une marche prévue ce dimanche à Paris contre le racisme et l’islamophobie.

La justice a décidé ce vendredi soir 19 avril 2024 de suspendre l’interdiction préfectorale d’une marche contre le racisme et l’islamophobie prévue ce dimanche 21 avril à Paris, estimant qu’elle portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation ». Le tribunal administratif statuait en référé après que le préfet de police de Paris a décidé jeudi d’interdire cette marche suivie d’un concert en invoquant « de forts risques de troubles à l’ordre public ».

La préfecture redoute des affrontements avec les forces de l’ordre

« L’absence de prise en compte des risques de débordements par les organisateurs et le service de sécurité insuffisant font craindre de forts risques de troubles à l’ordre public », avait indiqué jeudi à l’AFP la préfecture de police.

« Cette marche qui dénonce notamment dans son appel des « crimes policiers » à l’encontre des jeunes est propice à attirer des composantes recherchant délibérément les affrontements avec les forces de l’ordre, créant un risque réel de troubles à l’ordre public », précise la préfecture dans un arrêté publié jeudi.

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La crainte de slogans antisémites sur fond de tensions au Proche-Orient

L’arrêté relève « par ailleurs que cette marche, en souhaitant également porter l’attention sur les enfants de Gaza, est de nature, eu égard aux tensions actuelles au Proche-Orient […] à porter en son sein des slogans antisémites ».

La préfecture évoque en outre un contexte de « mobilisation policière sur d’autres manifestations et événements sportifs », comme une brocante place de la République toute la journée ou pour le match de football PSG-Olympique lyonnais le soir.

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Les organisateurs avaient déposé un référé-liberté

L’observatoire national des pratiques et des violences policières et le NPA font partie des organisateurs de cette marche qui devait se dérouler entre Barbès et République, suivie d’un concert. Le collectif organisateur a déposé un recours en référé-liberté, a indiqué à l’AFP l’une de ses représentantes, Amal Bentounsi.

« On en arrive donc par une formidable opération kafkaïenne à cette situation : organiser une manifestation pour dénoncer les racismes, l’islamophobie et pour la protection de tous les enfants devient une provocation violente aux yeux de l’État français et se voit interdite à ce titre », a réagi ce collectif dans un communiqué. Ce vendredi soir, le tribunal administratif a donc estimé que l’interdiction préfectorale n’était pas justifiée.

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