MATHIS, TUé à LILLE: "LE CHAUFFARD A éTé CONTRôLé QUELQUES MINUTES AVANT LE DRAME", RACONTE UN POLICIER

Après la mort de Mathis, un étudiant renversé par un chauffard samedi à Lille, le syndicaliste policier Grégory Joron alerte sur le danger des refus d'obtempérer, alors que le suspect venait de se soustraire à un contrôle de police.

Trois jours après la mort de Mathis, un étudiant mortellement fauché par un chauffard à Lille samedi, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a dénoncé lors d'un déplacement dans le Nord "des refus d'obtempérer intolérable, insupportable et en augmentation depuis le début de l'année".

"Systématiquement il y aura une réponse. Les instructions que je donne aux forces de police et de gendarmerie c'est de poursuivre les véhicules, d'interpeller les auteurs et de les présenter à la justice", a-t-il poursuivi.

"Nous ne baisserons pas la garde, nous ne laisserons rien passer", prévient le ministre de l'Intérieur.

Refus de contrôle

C'est bien ce qu'on fait les policiers samedi soir avant la mort de Mathis, explique ce mardi sur RMC Gregory Joron, secrétaire général du syndicat de police Un1té: "Le conducteur d'un véhicule a été observé et contrôlé une première fois dans la soirée quelques minutes avant le drame. Il s'est arrêté, les effectifs de police sont descendus à son niveau et il est reparti très vite, à grande vitesse. Il s'est enfui, il a refusé le contrôle, a refusé d'obtempérer".

"Le message a été passé sur les ondes, il était suivi par un autre véhicule qui se trouvait à une soixantaine de mètres, assez loin. Il a accéléré et à hauteur d'un passage piéton a projeté Mathis sur une dizaine de mètres", poursuit le syndicaliste sur RMC Story.

Un chauffard connu de la police et sans permis

Selon les premiers éléments, le chauffard était connu de la police pour des délits routiers. Il n'avait plus de permis de conduire mais conduisait pourtant son véhicule, une Volkswagen Golf "sûrement puissante". Pire encore, le chauffard aurait consommé du protoxyde d'azote avant de conduire alors que des bonbonnes ont été retrouvées dans sa voiture.

"Cela résume toute la difficulté et nos faiblesses en termes de réponse pénale, de suivi, et de prévention, notamment sur le protoxyde d'azote, un sujet national. Ce n'est pas un gaz rigolo, c'est un produit neurotoxique qui engendre des drames humains. On est très faible sur cette question", déplore Grégory Joron qui plaide pour plus d'éducation "auprès des jeunes".

Les policiers eux "n'hésitent pas" à prendre en chasse les auteurs de refus d'obtempérer. "Contrôler un véhicule, c'est l'une des missions les plus dangereuses", estime le syndicaliste policier alors qu'on en recense un toutes les 17 minutes et 1 sur 5 est dangereux.

Sur les 9 premiers mois de cette année (janvier-septembre), les refus d'obtempérer ont augmenté de 9% par rapport à la même période en 2024.

2025-11-04T08:02:42Z