INDE: LEVéE DE BOUCLIERS APRèS LES PROPOS DE NARENDRA MODI SUR LES «INFILTRATEURS» MUSULMANS

Le Premier ministre en campagne a mis en garde les Indiens contre les « infiltrateurs » musulmans qui viendraient les voler si le Parti du Congrès remportait les élections. L’opposition et la société civile dénoncent un appel à la haine entre religions.

Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin

La saillie de Narendra Modi en Inde a eu lieu devant des dizaines de milliers de partisans de son parti, le BJP, dans le Rajasthan. Une partie des habitants de ce grand État sont appelés à voter cette semaine. 

« Le Parti du Congrès a déclaré que les musulmans avaient la priorité sur les richesses. Prenez garde, s’ils sont élus, ils vont voler l’or de nos sœurs et de nos mères et le redistribuer à tous ces infiltrateurs qui font plus d’enfants. »

Des propos violents réitérés par le Premier ministre Indien ce mardi 23 avril lors d’un meeting, malgré l’orage qu’ils ont provoqué. Premier à réagir, le Parti du Congrès, qui a rappelé que rien dans son programme ne prévoyait de voler la population pour les musulmans. 

Narendra Modi faisait en réalité référence à un discours de l'ancien Premier ministre Manmohan Singh. Le texte original appelle à partager équitablement les richesses du pays avec toutes ses minorités.

À lire aussiInde: tout savoir sur les élections législatives dans la plus grande démocratie du monde

Indignation de la société civile

Depuis deux jours, de nombreux médias ont contredit les déclarations de Narendra Modi et la société civile s'indigne.

À Bangalore, Suraj est venu manifester symboliquement devant la commission électorale locale. Avec d'autres, il brandit la Constitution de l'Inde, pour rappeler ses idéaux laïques. « Nous ne pouvons pas rester passif lorsqu'un Premier ministre et un candidat s’exprime ainsi. C'est le fonds de commerce du BJP que d'accuser les musulmans de tous les problèmes du pays pour obtenir plus de votes en jouant sur la haine entre religions. »

La commission électorale prescrit tout discours dressant une religion contre une autre lors de la campagne. De nombreuses plaintes ont été déposées auprès de cette institution accusée de ne pas respecter ces principes. Des proches de Narendra Modi y ont été nommés juste avant les élections.

À lire aussiLégislatives en Inde: «Il s’agit pour Narendra Modi et la machine du BJP de continuer le travail»

2024-04-23T12:02:44Z dg43tfdfdgfd