"ON NE PEUT PLUS VIVRE COMME çA": LA COLèRE DU MAIRE DE WIMEREUX APRèS LA MORT DE 5 MIGRANTS DANS LA MANCHE
Après la mort de cinq personnes au large de Wimereux, Jean-Luc Dubaële a manifesté son agacement face à une situation dramatique qui se répète sur son littoral. L'édile a notamment exprimé ses craintes à l'approche des Jeux olympiques de Paris.
La commune est endeuillée pour la deuxième fois en quelques mois. Ce mardi 23 avril, cinq personnes, dont une fillette, ont trouvé la mort au large de Wimereux en tentant de rejoindre l'Angleterre.
Elles se trouvaient sur un bateau qui avait pris la mer depuis la plage des Allemands avec 112 personnes à bord. Le moteur s'est stoppé à plusieurs centaines de mètres de la côte et plusieurs passagers sont tombés à l'eau.
A la suite de ce drame, Jean-Luc Debaële souligne sur BFM Grand Littoral la présence grandissante des personnes migrantes sur son territoire. "D'habitude, on a une trêve en hiver. Ils ne passent pas. Mais cette année est vraiment une année exceptionnelle", raconte-t-il.
"Je suis ravi quand il y a une tempête"
Aujourd'hui, l'édile dénonce une situation qui ne peut plus durer, alors que ces personnes se retrouvent tous les jours sur le territoire. "Désormais, je suis ravi quand il y a une tempête, car ils ne peuvent pas passer et on a pas de catastrophe comme c'est arrivé aujourd'hui", confie le maire. "Je prie pour des tempêtes, vous vous rendez compte à quel point j'en suis? C'est hallucinant, on ne peut plus vivre comme ça", ajoute-t-il.
Le maire de Wimereux se souvient encore du drame survenu au cours du mois de janvier sur le littoral. Cinq personnes avaient trouvé la mort en tentant de rejoindre une embarcation pour traverser la Manche et rejoindre le Royaume-Uni.
Pour faire face à ces afflux de migrants sur le littoral, le maire appelle à augmenter le nombre de forces de l'ordre sur place, estimant que les effectifs de police sont "en sous-effectif".
"Aujourd'hui, on a de la gendarmerie, on a de la police nationale mais c'est pas suffisant", estime-t-il, appelant à mettre en place des "mesures supplémentaires" afin d'empêcher les départs dans la Manche. L'édile souhaite aussi qu'Emmanuel Macron ou Gabriel Attal viennent sur place afin de voir ce qu'il s'y passe.
Le Royaume-Uni dans le viseur
Par ailleurs, Jean-Luc Dubaële pointe aujourd'hui du doigt le Royaume-Uni, qu'il juge responsable de ces situations. "Le problème là-bas est qu'on les accueille. On leur donne un compte en banque, on les autorise à travailler sans contrat de travail, on leur donne un logement", énumère le maire de Wimereux.
Il estime même que les Anglais sont "heureux de les accueillir", voyant en ces personnes une main d'œuvre dont le pays manque. "Ils se cachent derrière nous en disant 'on finance la France pour pas les envoyer, mais quand ils sont là-bas, ils les acceptent'", ajoute-t-il.
L'édile fait également référence à un projet de loi adopté dans la nuit du 23 avril par les parlementaires britanniques. Le texte permet d'expulser les demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda. "Qu'est-ce qu'ils vont faire au Rwanda? C'est du grand n'importe quoi", s'indigne-t-il.
La crainte des conséquences des JO
Le maire de Wimereux exprime par ailleurs ses appréhensions à l'approche des Jeux olympiques de Paris qui vont mobiliser de nombreuses forces de l'ordre sur la capitale. "J'ai la crainte que les services de police soient réquisitionnés, ce qui est normal et louable, mais comment on fait sur le territoire sans police? On les laisse passer? On aura pas le choix", s'alarme-t-il.
L'édile craint de "très grosses catastrophes" et une situation "dramatique" cet été. "Nous on pourra pas le gérer, ce sera ingérable", juge-t-il.
Après avoir atteint un record en 2022 (45.000), puis baissé en 2023 (près de 30.000), le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de canots de fortune a augmenté de plus de 20% depuis le début de l'année par rapport à l'an dernier.
2024-04-23T18:57:50Z dg43tfdfdgfd