UNE FEMME DéMEMBRéE, SON COMPAGNON INTROUVABLE… QUE SAIT-ON DE LA DISPARITION DU COUPLE DE RETRAITéS BELGES à TENERIFE ?

C’est un mystère qui s’épaissit de jour en jour. Laura Trappeniers et Marc Olbrechts, un couple de Belges, âgés respectivement de 66 et 71 ans, qui vivaient à Tenerife aux Canaries (Espagne) depuis seize ans, ont disparu depuis le 22 avril dernier. Le corps de la femme a été retrouvé cinq jours plus tard mutilé et démembré dans l’océan. Son compagnon, lui, reste introuvable à ce jour.

Une enquête pour « mort violente » a été ouverte par les autorités locales après la découverte du cadavre de la femme. Vendredi 3 mai, les autorités belges ont décidé de « fédéraliser » le dossier, a fait savoir la justice belge à plusieurs médias, notamment la RTBF.

Que s’est-il passé ?

Le couple de retraités, installé depuis seize ans Tenerife, la plus grande île de l’archipel espagnol des Canaries, a été aperçu pour la dernière fois, le 22 avril au soir : « Des voisins les ont vus partir à pied pour un cours de yoga dans le village lundi soir », a raconté une amie de Laura au journal belge 7sur7 : « Ils avaient l’air joyeux, ils profitaient simplement de leur vie sur l’île », a-t-elle ajouté.

Dans la soirée, l’alarme de leur domicile s’est déclenchée. La société de gardiennage n’a pas réussi à joindre le couple, ni les personnes de confiance renseignées par Marc et Laura, un autre couple belge vivant dans le village de Callao Salvaje. « Mes parents étaient alors en vacances en dehors de Tenerife », a expliqué la fille de ce deuxième couple auprès de nos confrères belges. « Ils ont à leur tour essayé de joindre Marc et Laura, en vain », a-t-elle ajouté.

Le lendemain, le 23 avril, l’homme qui s’occupe de l’entretien de la piscine a découvert l’une des portes de la maison grande ouverte et la lumière de la salle de bains allumée. Des proches du couple se sont déplacés et ont découvert que la voiture du couple avait disparu. Néanmoins, les clés du véhicule et le portable de la sexagénaire, eux, se trouvaient encore dans la maison

Le lendemain, l’homme chargé de l’entretien de la maison a retrouvé une porte grande ouverte, et la lumière de la salle de bains allumée. Autres faits étranges : la voiture du couple avait disparu mais les clés et le téléphone portable de Laura étaient encore dans la maison. « Elle n’aurait jamais quitté la maison sans ces objets. Normalement, elle les a toujours avec elle », a confié l’entourage du couple au journal belge 7sur7. D’autant que les deux époux n’ayant pas d’enfants, « ils confient toujours leur chat à quelqu’un lorsqu’ils s’absentent », ont-ils ajouté.

Après vérifications, le couple ne s’est effectivement jamais présenté à son cours de yoga. Deux jours plus tard, le 24 avril, des proches ont donné l’alerte. Le même jour, des avis de disparition ont été diffusés sur le site du Centre national espagnol des personnes disparues (CNDES). Les deux fiches indiquent que le couple a disparu à Adeje, une commune située au sud-ouest de l’île.

Qu’est-il arrivé aux deux époux ?

Quelques jours plus tard, le samedi 27 avril dans l’après-midi, le corps d’une femme a été retrouvé flottant dans l’océan par un pêcheur au large de la commune d’Arico, située au sud-est de l’île de Tenerife. Il a rapidement été identifié comme étant celui de Laura Trappeniers.

Selon les informations du journal local El Dia, son corps a été retrouvé « en état de décomposition, sans jambes et sans une main ». Sa tête, quant à elle, était recouverte d’un sac en plastique. Les premiers résultats de l’autopsie réalisée sur le corps à l’Institut de Médecine Légale (IML) de Santa Cruz de Tenerife, consultés par nos confrères espagnols, révèlent que le cadavre a passé entre deux et quatre jours dans l’eau, permettant de déterminer que la sexagénaire était décédée depuis plusieurs jours déjà d’une « mort violente ».

Son mari, Marc, lui, reste toujours introuvable à ce jour.

Les enquêteurs ont-ils fait d’autres découvertes ?

Quelques jours après la découverte du corps de Laura Trappeniers, samedi 4 mai, c’est la voiture du couple qui a été retrouvée. Le véhicule, une Opel Mokka immatriculé en Espagne, a été localisé près de la maison du couple par des amis.

« Des amis du couple ont trouvé la voiture samedi alors qu’ils cherchaient dans les environs », a indiqué une correspondante de VTM Nieuws, présente sur place. « Ils ont retrouvé la voiture dans la rue principale d’un hameau, non loin de là où habitait le couple. Ils ont prévenu la police », a-t-elle ajouté.

Selon la journaliste, la voiture n’était pas fermée à clé. Un couteau, des lunettes de soleil et des vêtements ont été retrouvés à bord du véhicule, saisi par les enquêteurs.

Où en est l’enquête ?

Après la découverte du corps démembré de la sexagénaire et son identification, l’enquête ouverte sur place par les autorités locales a été requalifiée en « mort violente », jeudi 2 mai.

« Je peux vous indiquer qu’une enquête judiciaire a été ouverte par les autorités sur place. Le SPF Affaires étrangères à Bruxelles et le Consulat de Belgique à Tenerife continuent de suivre ce dossier de près, en collaboration avec les autorités belges et espagnoles compétentes », a indiqué de son côté Nicolas Fierens Gevaert, le porte-parole du Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères de Belgique.

Vendredi 3 mai, une enquête a été ouverte par les autorités belges qui ont décidé de « fédéraliser » le dossier. « À la demande des autorités espagnoles, un dossier avait été ouvert auprès du parquet de Hal-Vilvorde afin de pouvoir procéder à une enquête de voisinage. Mais maintenant qu’il semble s’agir de morts violentes, le dossier a été fédéralisé », a déclaré le porte-parole du parquet fédéral belge, Éric Van Duyse, vendredi 3 mai auprès de la RTBF. « Nous avons pris contact avec les autorités espagnoles pour proposer notre soutien ».

Une proche de la sexagénaire a également affirmé que « quelques jours avant leur disparition, des hommes originaires d’Europe de l’Est ont frappé à leur porte ». « Laura ne les a pas compris et ils sont repartis rapidement. Elle a trouvé cela très étrange. Je pense qu’ils ont peut-être été enlevés. Je crains le pire… », a-t-elle confié à 7sur7.

L’enquête se poursuit, notamment avec l’étude des images de vidéosurveillance, pour tenter de comprendre les circonstances de la disparition du couple. Le compagnon de la victime, Marc Olbrechts, lui, est toujours introuvable.

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