COLOMBE, éLECTRICE RN, N’A PLUS LE DROIT D’êTRE BéNéVOLE POUR LES RESTOS DU CœUR

« On est arrivé dans un monde de fou, il faut qu'on trouve des solutions. On a du mal à vivre, on ne peut pas payer les factures, on a les huissiers, les menaces. [?] Il n'y a pas de travail, pas d'usine. » Le témoignage de Colombe, 60 ans, interviewée par TF1 à l'occasion d'un meeting de Marine Le Pen, le mercredi 1er mai, a fait couler beaucoup d'encre, à droite comme à gauche. « Je ne trouve pas de travail, mais je suis bénévole aux Restos du c?ur et j'aide les gens de la rue », racontait-elle, en pleurs.

Une phrase qui n'a pas plu à l'association créée par Coluche en 1985, qui a désapprouvé les déclarations de la sexagénaire. Car les bénévoles doivent respecter le principe de neutralité politique : « On ne doit pas faire état de son bénévolat publiquement dans le cadre d'un engagement politique », a assuré Yves Mérillon porte-parole national des Restos du c?ur.

Recadrée par la direction, Colombe ne sera plus bénévole, explique Le Figaro. Les Restos de c?ur assurent que l'adhérente a fait elle-même le choix de quitter l'association, via une lettre que le quotidien n'a pas pu consulter. « La personne a décidé de démissionner, car elle n'apprécie pas les remarques qui lui ont été faites », assure la direction. Une source locale indique, de son côté, que la sexagénaire a été abruptement poussée vers la sortie. Béatrice Pansa, responsable départementale de l'association dans les Pyrénées-Orientales, n'a confirmé aucune des deux versions.

Si les Restos du c?ur mettent un point d'honneur à ce que leurs bénévoles ne s'engagent pas publiquement en politique, c'est par crainte de « faire le buzz ». « On n'a pas l'intention de se faire instrumentaliser par qui que ce soit », clarifie Yves Mérillon.

La gauche aux côtés de Colombe

Avec son témoignage, Colombe est apparue comme le symbole de cette classe populaire se tournant vers l'extrême droite, qui leur apparaît comme unique solution, le « on n'a jamais essayé ». Mais si elle a été la cible de plusieurs attaques, quelques responsables de gauche sont venus à son soutien. « Toutes les Colombes du pays, nous ne devons pas les mépriser, mais les entendre, les comprendre », a écrit François Ruffin, appelant les personnes dans son cas à se tourner vers La France insoumise.

Léon Deffontaines, tête de liste Parti communiste, a également pris la parole, appelant au dialogue afin de « montrer que [Jordan] Bardella et le RN sont des faussaires de la question sociale et que la gauche [qu'il] représente entend sa colère légitime et veut y répondre ».

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