« LA MAISON BOUDDHA », ABANDONNéE PAR SA FANTASQUE PROPRIéTAIRE, EST à VENDRE 18 000 € EN CORRèZE

La surprenante occupante des lieux ayant disparu sans laisser d’instructions en 2011, une demeure aussi impressionnante que décrépie est à vendre à Treignac (Corrèze). La maison bourgeoise de 300 m² et son terrain de quelque 1 800 m² seront mis aux enchères en juin 2024 avec un prix de départ de 18 000 €. Le futur acquéreur devra cependant prévoir des centaines de milliers d’euros pour remettre en état le bien qui est désormais la propriété de la commune.

Une bâtisse au cachet indéniable, d’une surface de 300 m² et construite à la période de l’entre-deux-guerres sur un terrain de près de 2 000 m² à Treignac (Corrèze), sera mise aux enchères mi-juin 2024. Il sera possible d’en devenir le propriétaire pour 18 000 €. Ou presque. Car il s’agit du prix de mise en vente du bien en très mauvais état, mais un prix de réserve dont le montant ne peut être révélé a été instauré, nous précise Gérard Coignac, le maire de la commune de 1 360 habitants.

Une occupante difficile à cerner

L’édile en sait quelque chose car la Ville est devenue propriétaire fin février 2024 de cette impressionnante demeure qui trône au cœur de la commune. En 2011, «  la maison Bouddha », comme la surnomment les habitants, a été abandonnée par son excentrique propriétaire, qui n’a plus donné de nouvelles depuis. « Elle était bouddhiste, un peu mystique, avait peu de contacts avec les autres, nous raconte le maire. Elle sortait surtout la nuit, toujours habillée en noir. »

Après le mystérieux départ de l’occupante des lieux, les impôts fonciers ont été payés pendant quelques années, puis plus rien. Contacté, son mari habitant aux Pays-Bas a indiqué ne pas savoir où se trouvait son épouse. Pour le bien-être et la sécurité des habitants, les équipes techniques de la mairie sont intervenues pour désherber. Le bien a aussi été raccordé aux réseaux d’assainissement collectif et d’eau potable. Puis la commune a pris les choses en main.

Une procédure de « bien sans maître »

« En 2020, nous avons décidé de lancer une procédure dans les règles pour pouvoir disposer de la maison qui était abandonnée, nous explique Gérard Coignac. Sur les conseils de notre avocat, nous avons opté pour une mesure de "bien sans maître". » Le processus a duré un an et demi. Des recherches successorales ont été effectuées, des courriers envoyés en Allemagne, dernière adresse connue de la propriétaire. Un huissier y a aussi été envoyé, en vain. « On ne savait même pas si elle était encore vivante », commente l’édile.

Après plusieurs étapes, dont une délibération municipale et un arrêté affiché pendant six mois, la mairie a pu prendre possession de la propriété de caractère repérée par France 3 Nouvelle-Aquitaine . Après avoir eu la possibilité de visiter « la maison Bouddha », les acquéreurs potentiels auront trois jours pour enchérir et dépasser le prix de réserve. « La maison est vendue pour réhabilitation, prévient l’élu. Elle devra être restaurée, et le parc réaménagé par l’acheteur. »

De très lourds travaux de remise en état

Certes, la demeure bourgeoise possède de nombreux atouts, comme ses immenses volumes intérieurs, son style architectural rarissime dans le secteur, ses cheminées, son puits ou encore sa vue sur l’ensemble de la ville depuis sa situation en hauteur. Toutefois, « tout est à reprendre, il y a des centaines de milliers d’euros de travaux », assène Gérard Coignac. En effet, la toiture complexe est à refaire, rien n’est aux normes en matière d’électricité et d’isolation et les fenêtres doivent être changées, n’hésite pas à détailler le maire.

« La structure en pierre massive est solide », tient-il cependant à ajouter. Les candidats à l’achat sont prévenus, il faudra avoir les reins solides et beaucoup d’imagination pour redonner son lustre d’antan à « la maison Bouddha », tombée en décrépitude après une douzaine d’années d’abandon.

2024-05-06T15:03:47Z dg43tfdfdgfd