DES SCIENTIFIQUES METTENT AU JOUR UN NOUVEAU MINéRAL SUPRACONDUCTEUR : UN ESPOIR éCONOMIQUE ET éCOLOGIQUE

Une équipe de chercheurs américains a fait une découverte surprenante concernant la miassite, une roche dont la capacité à être reproduite en laboratoire en fait un supraconducteur. Cette trouvaille ouvre des perspectives essentielles dans des domaines tels que la médecine ou l'énergie.

Sur les rives de la rivière Miass, en Russie, on trouve un minéral unique en son genre. La miassite n’intéressait jusqu’à présent pas énormément les scientifiques. Mais cela risque de changer. Des chercheurs d’un laboratoire national du Département de l’énergie américain ont mis au jour sa caractéristique supraconductrice. Ils l’exposent dans une étude parue le 17 février dans la revue Communications Materials.

La miassite est l’un des quatre minéraux connus à pouvoir agir comme supraconducteurs lorsqu’ils sont cultivés en laboratoire. La supraconductivité consiste en l’absence de résistance électrique et l’expulsion du champ magnétique. C’est cette propriété qui permet, à travers des électroaimants, l’imagerie par résonance magnétique (IRM), les accélérateurs de particules ou encore la fusion nucléaire. La supraconductivité permet aussi de stocker ou de transporter l’énergie sans perte.

La miassite, des similitudes frappantes avec des minéraux déjà connus des scientifiques

La supraconductivité de la miassite vient apporter de nouvelles possibilités. Quand elle n’est pas naturellement contenue dans les minéraux, cette propriété est dite conventionnelle lorsqu’elle se manifeste à des températures extrêmement basses (proches du zéro absolu, à savoir -273,15 °C) – et non conventionnelle lorsqu’elle s’exerce dans des températures plus élevées.

La miassite posséderait donc une propriété supraconductive non conventionnelle similaire à celle des hautes températures. Mais à l'inverse, la miassite est supraconductive par nature. Sa composition chimique complexe a pu être recréée en laboratoire.

La possibilité d’une approche plus écologique

En recréant le minéral artificiellement, les chercheurs américains ont également réussi à démontrer qu’il s’agissait d’un supraconducteur. Pour cela, ils l’ont soumis à trois tests différents. Ils ont mesuré l’effet du champ magnétique, de la température et des perturbations électroniques sur la miassite. Sur tous les plans, elle s’est comportée comme un supraconducteur non conventionnel.

L’existence d’un matériau de ce type à l’état naturel, reproductible en laboratoire, pourrait représenter l’avenir en matière de supraconductivité. Utiliser ces minéraux plutôt que des matériaux qui exigent des variations de température élevées pourrait être à la fois bénéfique à l’environnement et à l’économie.

Article initialement publié le 17 mars.

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